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est la résultante des deux premières. Dès lors, pour la vision stéréoscopique d’un objet dessiné, peint ou photographié, nous sommes obligés de regarder deux images de cet objet, l’une correspondant à ce que peut voir l’œil droit, l’autre à ce que peut voir l’œil gauche, et il faut que ces deux images soient disposées de façon que chacun des deux yeux ne voie que l’image qui lui est destinée ; si, dans ces conditions, le spectateur peut fusionner les deux dessins, ce qui ne lui est pas toujours possible, — on l’a vu plus haut à propos de Brewster, — l’illusion du relief est complète.

Jusqu’à nos jours, toutes les tentatives faites pour résoudre cette question, tentatives qui remontent à plus de trente ans, — car le problème s’était déjà posé à propos du zootrope, — ont eu pour point de départ la méthode de Wheatstone. La plus intéressante, à notre avis, celle qui a donné les résultats les plus satisfaisans, est due à MM. Ch. Dupuis et Schmidt : ils projettent sur le même écran deux bandes, l’une correspondant à l’œil droit, l’autre à l’œil gauche, et illuminent alternativement l’une et l’autre, chaque bande subissant, pendant l’illumination de l’autre, le mouvement nécessaire à la substitution ; l’observateur est muni d’une lorgnette à palette qui masque à chaque œil la projection qui ne lui est pas destinée, et, grâce à la persistance des impressions lumineuses, l’image résultante paraît continue et présente un relief accusé. Mais, d’abord, si l’on veut utiliser les appareils courans, la nécessité d’opérer avec deux images, au lieu d’une, sur la même bande et, par conséquent, avec des images réduites de moitié, diminue de beaucoup la grandeur des projections obtenues. Ensuite, ce procédé, comme tous les autres du même genre, présente deux graves inconvéniens : 1° l’éclairement est grandement diminué ; 2° le spectateur est forcé de se munir d’une lorgnette spéciale, ce qui, à tous les points de vue, est extrêmement gênant. Il n’y a donc guère rien de bien définitif à attendre des méthodes de projection qui reposent sur le principe du stéréoscope, et c’est pour ce motif qu’on cherche, en ce moment même, à résoudre le problème à l’aide d’une autre méthode, celle des réseaux lignés.

Un chercheur infatigable, M. E. Estanave, est arrivé, dans cet ordre d’idées, à des résultats on ne peut plus satisfaisans : il projette dans une même région d’un écran spécial, constitué par deux réseaux lignés placés l’un derrière l’autre et séparés