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frère et fidèle allié — et ami, Napoléon III ; je puis bien l’ajouter, car nous sommes en vérité d’excellens amis

Nous attendons le prince Fritz Wilhelm de Prusse[1]qui vient nous rendre visite ici vendredi.


La reine Victoria au roi des Belges.


Balmoral, 22 septembre 1855.

Mon très cher oncle,

Je profite de votre propre messager pour vous confier, à vous seul, en vous priant de ne pas même l’annoncer à vos enfans, que nos vœux, au sujet du futur mariage de Wicky[2], viennent de se réaliser de la manière la plus flatteuse et la plus satisfaisante.

Jeudi, le 20, après déjeuner, Fritz Wilhelm nous dit qu’il souhaitait nous parler d’un sujet, dont ses parens, il le savait, ne nous avaient jamais entretenus ; il désirait entrer dans notre famille ; depuis longtemps il y pensait ; il avait l’assentiment absolu et l’approbation de ses parens et du Roi, et que, trouvant Vicky si allerliebst, il ne voulait pas tarder davantage à nous soumettre sa proposition. Je n’ai pas besoin de vous dire avec quelle joie, pour notre part, nous avons accepté. Mais l’enfant ne saura rien avant sa confirmation, qui aura lieu à Pâques. À ce moment, le Prince reviendra, et, suivant son désir, lui fera part lui-même de son sentiment, et je ne doute guère, ou plutôt je ne doute nullement, qu’elle n’accepte avec bonheur. C’est un bon, excellent, charmant garçon, auquel nous donnerons noire chère enfant en toute confiance. Ce qui nous plaît énormément, c’est de voir qu’il est vraiment enchanté de se trouver avec Wicky.

Amitiés affectueuses d’Albert. J’espère que vous donnerez votre bénédiction à cette alliance, comme vous l’avez accordée à la nôtre. Toujours votre nièce et enfant dévouée.

  1. Fils unique du prince de Prusse, plus tard l’empereur Frédéric III.
  2. La princesse Victoria, qui épousa le prince Frédéric de Prusse.