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LETTRES ÉCRITES
DU
SUD DE L’INDE

V.[1]
LE CARNATIC : Villapouram. — La forteresse de Genji. — La légende de Singaveram. — Les étangs.


Genji, 28 août 1901.

Depuis deux jours je campe dans la vénérable forteresse de Genji, abrité par un vieux porche dont les piliers carrés, à retailles octogonales nues, se chargent sur leurs champs de sculptures frustes où l’on devine les tchakras ou roues de la loi bouddhique, les trisulas ou les palmettes, des tigres et des lions cabrés.

La porte de la seconde enceinte, au Sud-Est, me sert de quartier. Les massives corniches dravidiennes, soutenues par les chapiteaux en T, s’étagent sur trois rangs et soutiennent les dalles de gneis horizontalement disposées en toiture. De chaque côté du double porche s’allongent les mandapams très bas, dont le plancher de pierre est élevé de quatre pieds au-dessus du sol, et des gradins, de place en place, en facilitent l’accès. C’est dans ces salles hypostyles, sur la gauche, que se sont installés mes hommes. Le cuisinier y règne au milieu de ses poteries

  1. Voyez la Revue du 15 août 1906.