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III

Le Congrès d’Oxford a eu à faire appel au concours des physiciens pour une autre étude, à certains égards plus épineuse et plus éloignée d’une solution précise, celle de l’intensité de la radiation solaire.

Les alternatives de température tant annuelle que diurne, alternatives dont la répercussion sur la vie privée et publique est si grande, sont manifestement liées à la hauteur du Soleil au-dessus de l’horizon. Mais il tombe sous le sens que l’on ferait fausse route en prenant les indications d’un thermomètre placé en un lieu quelconque de la Terre pour mesure de l’activité solaire. Si l’on veut évaluer celle-ci, un réseau de stations très espacées en latitude est nécessaire ; les instrumens employés devront être identiques ou tout au moins comparables ; enfin, le cycle des taches montre que les moyennes devront être établies sur dix ou douze ans au moins, sous peine de n’avoir qu’un caractère provisoire.

De plus, toutes les stations, à toutes les époques, seront sous l’influence de causes d’erreur communes et qu’il importe d’éliminer. Considérons la radiation émise par une aire donnée de la photosphère solaire. Chercher plus haut son origine est, pour le moment, une entreprise sans espoir. Avant d’être enregistrée par la plaque sensible ou le thermomètre, cette émission a subi quatre pertes qui s’accumulent : 1° dans l’atmosphère du Soleil ; 2° dans le trajet entre le Soleil et la Terre ; 3° dans l’atmosphère de la Terre ; 4° dans l’appareil récepteur.

La dernière cause de déperdition a été pendant longtemps une pierre d’achoppement pour toutes les recherches actinométriques. Il semble bien aujourd’hui que nous en soyons délivrés et que les pyrhéliomètres de Langley et de M. Knut Angström ne comportent plus, à ce point de vue, d’incertitude alarmante. Le second, remarquablement simple dans sa construction et expéditif dans sou emploi, a paru plus recommandable pour une adoption générale, aussi bien à Oxford qu’au Congrès international météorologique de 1903. L’un et l’autre mesurent l’énergie calorifique et peuvent donner, si on leur adjoint un appareil dispersif, la distribution de cette énergie dans le spectre.

Mais la courbe obtenue n’a de valeur que pour le moment et