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LA PERSONNE ET L’ŒUVRE
DE TAINE
D’APRÈS SA CORRESPONDANCE[1]

Nous possédons maintenant, au moins dans ses parties essentielles, la Correspondance de Taine. Quelles indications nouvelles cette précieuse publication nous fournit-elle pour l’étude de la personne morale et de l’œuvre du grand écrivain ? C’est ce que je voudrais rechercher dans les pages qui vont suivre.


I

On connaît les belles biographies anglaises de Palmerston et de Macaulay, celle de Charlotte Brontë surtout, dont Emile Montégut a si bien parlé jadis ici même. C’est sur ce modèle, éminemment anglais, et d’ailleurs hautement approuva de son vivant par Taine, qu’a été fort ingénieusement conçue la publication de sa propre Correspondance. Les diverses parties qui la composent sont encadrées et reliées entre elles par de sobres et substantielles notices qui résument les principaux événemens des périodes successives auxquelles elles se rapportent. Des notes abondantes, mais concises, expliquent les allusions, donnent sur les correspondans de Taine et sur les personnes dont il parle les renseignemens indispensables. Des documens très

  1. H. Taine, sa vie et sa correspondance, 4 vol. in-16 ; Paris, Hachette, 1902-1907.