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UNE VIE DE FEMME AU XVIIIe SIÈCLE

MADAME DE TENCIN
D'APRÈS DES DOCUMENS NOUVEAUX[1]

PREMIÈRE PARTIE

Nous l’appelons « la marquise de Tencin, » et chacun sait qu’elle est la mère de d’Alembert. A dire vrai, elle n’était point marquise, et d’Alembert ne fut dans sa vie qu’un incident ou plutôt un accident. Ne la faisons ni trop « princesse, » ni trop « mère de famille. » Claudine-Alexandrine Guérin de Tencin, damoiselle, dame de la baronie de Saint-Martin de l’île de Ré, doit rester pour nous ce qu’elle était pour Saint-Simon et pour Diderot, « la religieuse Tencin, » « la belle et scélérate chanoinesse Tencin, » qui fît de son frère un cardinal ministre, de ses

  1. Principales sources inédites : Archives du Ministère des Affaires étrangères : Rome, t. 631 à 657 et 790 à 805. — Bibliothèque nationale, département des manuscrits : Collection Joly de Fleury, t. 48 : Recueil de pièces judiciaires du XVIIIe siècle, Clairambault, 1209 et F°3 F, vol. 171 et 384 ; Chansonnier dit « de Maurepas, » t. XIII, XVI, XXXIX, XL ; Correspondance du président Bouhier avec Mathieu Marais, fonds fr., n° 25541-2. — Bibliothèque de l’Arsenal : Archives de la Bastille, n° 10767 et 11540. — Bibliothèque Mazarine : Lettre au P. Manniquet, ms. fr., n° 2204, f° 56 : Recueil de Chansons-anecdotes, t. XVI, n° 3988. — Bibliothèque de Lyon : Fonds Morin-Pons, n° 206. — Bibliothèque de Grenoble : Ms. N° 1356-1390.