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en améliorant les voies de communication, et en créant de nouvelles routes et des chemins de fer. Deux bons ports ont été creusés et outillés, à Varna et à Bourgas, sous la direction d’ingénieurs et d’entrepreneurs français ; les lignes de navigation de la Mer-Noire y font escale. La Bulgarie a même une marine de guerre : un petit croiseur et trois torpilleurs, commandés par un officier français. Les ports du Danube ont été améliorés. La Principauté possède actuellement 1 600 kilomètres de chemins de fer dont 1 209 appartiennent à l’Etat : le reste est la propriété de la Compagnie des Chemins de fer orientaux, dont l’administration est surtout austro-allemande. Elle avait construit, avant la guerre de 1877, le tronçon de ligne entre la frontière méridionale de la Roumélie et la station de Sarambey (entre Sofia et Philippopoli) ; les tentatives du gouvernement pour racheter cette fraction si importante du réseau bulgare n’ont pas abouti. Il suffit de jeter un coup d’œil sur une carte pour y voir les chemins de fer actuellement ouverts : la grande ligne Nisch-Sofia-Philippopoli-Andrinople avec embranchement sur Bourgas ; la ligne de Sofia à Tirnovo et Varna, dont deux embranchemens atteignent le Danube à Nikopoli et à Routschouk. Il est plus intéressant d’insister sur celles qui vont être prochainement ouvertes ou commencées, à cause de leur grande importance politique et stratégique. Dans un an, la petite ligne de Sofia à Pernik et Radomir sera inaugurée jusqu’à Kustendil et à la frontière : c’est la direction d’Uskub où une vallée conduirait le rail sans grandes difficultés. Un vieil iradé turc concède la construction de celle ligne, mais le gouvernement s’oppose aux travaux. Il redoute qu’une invasion bulgare ne descende trop facilement par cette voie vers Uskub et Salonique ; naturellement les Serbes l’encouragent dans sa résistance. En échange, les Turcs se montrent disposés à autoriser une ligne qui-descendrait sur Serès par Djuma-Ibala. Il semble que l’intérêt bien compris du gouvernement ottoman serait de favoriser la construction immédiate des deux lignes ; elles contribueraient plus efficacement, que des soldats et des gendarmes à la pacification du pays ; ils accorderaient en même temps, aux Serbes, la jonction de Mitrovitza avec Nisch, fraction de la ligne qui reliera un jour l’Adriatique au Danube par Mitrovitza, Nisch et Vidin. Aux Grecs, ils accorderaient Salonique-Larissa. Ce seraient, pour la tranquillité et la prospérité de la Macédoine, les plus efficaces