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LES
RICHES DEPUIS SEPT CENTS ANS

VII[1]
HONORAIRES DES AVOCATS

« Faut prendre en considération l’état de l’avocat, » dit au XIIIe siècle Beaumanoir ; « n’est pas raisonnable qu’un avocat qui va à un cheval ait aussi grande journée que celui qui va à deux chevaux ou à trois ou à plus...» Le Parlement était alors ambulatoire, les avocats étaient payés à la journée et, comme on voit, à tant par tête... de cheval ; c’est-à-dire suivant leur train, suivant qu’ils représentaient plus ou moins ; cette chevauchée graduée étant sans doute le critérium de leur importance et, par hypothèse, de leur mérite.

Au barreau actuel il arrive encore assez souvent que l’on paie l’influence plus que le talent, que des considérations étrangères à la pure valeur juridique et à l’éloquence du Palais entrent en ligne de compte dans la fixation des honoraires ; mais c’est là vraiment le seul trait de ressemblance de nos avocats actuels contemporains avec les « amparliers » du temps de saint Louis, nom donné jadis à leurs prédécesseurs.

  1. Voyez la Revue du 1er février 1907.