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qualités de la race, verve, clarté, don de sympathie, gaîté franche et saine ; mais on me permettra de rappeler qu’il a eu ses excellens apologistes en prose et en vers ; parmi ces derniers : Pierre Dupont, Louis Bouilhet, Stéphen Liégeard, Baudelaire, André Theuriet, Albert Glatigny, Joséphin Soulary, A. Silvestre, Jean Richepin, Th. de Banville, Maurice Bouchor.

En 1775, la vigne occupe 800 000 hectares, en 1789, 1 547 000 hectares, en 1800, 1 900 000 hectares, en 1829 plus de 2 millions d’hectares, en 1865, 2 500 000 hectares ; il faut remarquer qu’au XVIIIe siècle, et pendant le premier tiers du XIXe siècle, les plaines du Bas-Languedoc sont couvertes de céréales. Le développement de la viticulture méridionale date de la crise de l’oïdium (1853-1854), il s’accentue encore avec la politique libre-échangiste du second Empire. Et cependant, la crise de l’oïdium avait fait tomber les récoltes à 10 millions d’hectolitres en 1854 ; mais dès 1858, elles rebondissaient à 58 millions, pour atteindre le chiffre de 68 millions en 1865. La récolte de 1875, la plus considérable qu’on ait jamais vue, se chiffre par 83 800 000 hectolitres. Nouvelle et plus grave crise de 1875 à 1890 ; le phylloxéra contamine 1 300 000 hectares, fait tomber la récolte à 25 ou 30 millions d’hectolitres, diminue d’un quart l’étendue du vignoble français. Enfin, après dix ans de luttes, de lois et essais de toutes sortes, les cépages français ayant été arrachés et remplacés par les cépages américains qui résistent aux piqûres de l’insecte, celui-ci fut vaincu. L’exemple de grands propriétaires tels que MM. Viala et G. Bazille fut imité de proche en proche, une nouvelle ère de prospérité commença, moins brillante toutefois, la production des jeunes vignobles ayant crû dans d’énormes proportions.

En 1872, l’Hérault seul récolte 14 900 000 hectolitres, sur une production totale de 50 millions ; de 1900 à 1905, le rendement oscille entre 6 et 12 millions et demi ; six départemens, l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées-Orientales, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var, donnent la moitié de la récolte française. C’est ensuite la Gironde qui en 1904 récolte 4 570 000 hectolitres, puis viennent Indre-et-Loire, Charente-Inférieure, Loir-et-Cher, Saône-et-Loire, Loire-Inférieure, Rhône, Maine-et-Loire, Gers. L’Algérie, de 455 000 hectolitres en 1880, a passé en 1907 à 8 601 228.

Un proverbe comtois dit que misère et prospérité engendrent