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continuer de même de tems à autre. Car quoique vous ne puissiez entendre et lire ces lettres que dans leur saison, il n’est pas mal que vous les ayez d’avance pour ne pas manquer les occasions. Je dois à tante Julie un petit échantillon d’herbier que je n’ai pu préparer encore ; mais je tâcherai de réparer en partie cette négligence, et quand vous serez en doute des plantes dont j’aurai à vous parler dans la suite, ce petit recueil vous aidera pour celles qui pourront s’y trouver.

Je n’ai eu le plaisir de voir qu’un instant monsieur votre beau-frère, et il m’a laissé l’inquiétude d’une foulure au bras qu’il s’était faite, et dont je ne puis savoir des nouvelles que quand il m’en apportera, parce qu’il n’a pas voulu me laisser son adresse. Je prépare à tout événement cette lettre et celle qui doit l’accompagner, afin de pouvoir les lui remettre s’il ne vient que pour m’annoncer son départ. Adieu, chère cousine, recevez les plus tendres salutations d’un couple qui vous honore et qui vous porte dans son cœur.

J. J. R.

Mes salutations à votre cher mari. Quoique vous passiez une partie de l’hiver à Fourvière, vous ne resterez pas tout ce temps sans voir la maman. Parlez-lui souvent, je vous prie, des sentimens dont vous me savez pénétré pour elle ainsi que ma femme, qui n’oubliera jamais ses bontés. J’attends avec impatience les nouvelles que vous me promettez de ma respectable tante. Je ne vous remercie plus de vos soins pour elle et pour moi, sachant que l’amitié dédaigne les remerciemens et met un autre prix à ses soins.


A Madame de Lessert, née Boy de la Tour, à Lyon.


A Paris, le 6 décembre 1771[1].

J’ai reçu, chère cousine, le très petit sac de marrons que vous m’avez envoyé. Il faut qu’il y ait eu quelque quiproquo dans l’envoi, car celui que j’ai reçu est un très grand sac d’une

  1. Le manuscrit de cette lettre que nous avons eu sous les yeux doit être une copie. D’après une obligeante communication de M. Eugène Ritter, l’original se trouverait à la Bibliothèque Nationale, Fonds français, 12 768, ainsi que l’original de la lettre publiée d’après une copie (comme nous l’avons dit en note) dans la livraison du 1er septembre, p. 41.