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quel que soit le temps pour lequel ils s’engagent, quelle que soit la forme de cet engagement, que des ouvriers n’ayant à louer, avec l’effort de leurs bras, que les petites connaissances tout empiriques, la routinière habitude qu’ils ont héritée, la pratique des champs et des bêtes qu’ils ont acquise ? Et sur les 6 993 202 personnes actives (personnes, et non plus hommes : des femmes et des enfans sont compris, dans ce chiffre), ou, pour conserver autant qu’il se peut le même rapport, sur 37 personnes occupées dans l’industrie pour 100 personnes actives au total, combien y a-t-il d’ouvriers ? Combien y a-t-il, sinon d’électeurs certains, du moins d’électeurs possibles et probables ? D’abord, combien y a-t-il d’ouvriers mâles et d’âge électoral ? J’ai posé la question à l’Office du travail, qui a eu l’obligeance de me répondre :

« D’après le recensement de 1901, le nombre des ouvriers et employés du sexe masculin, âgés de vingt et un ans et plus, habituellement occupés dans les établissemens industriels de transformation, transports et manutention, se décompose comme suit :


Ouvriers 1 863 131
Employés 315 259
Ouvriers et employés sans travail 119 726
2 298 116

« Ne sont pas compris dans le total les ouvriers isolés travaillant habituellement en dehors des établissemens industriels (artisans et façonniers travaillant seuls, ouvriers à domicile, etc.).

« Le nombre des ouvriers agricoles du sexe masculin, de vingt et un ans et plus, se décompose comme suit :


Ouvriers 1 196 455
Employés 5 663
Ouvriers et employés sans travail 30 967
1 233 085

« Ne sont pas compris dans ce total les travailleurs isolés. » Sans doute il est regrettable que ces chiffres soient déjà vieux de sept ans, mais on peut être assuré que, dans l’ensemble, et pour ce que nous en voulons faire, ils sont encore bons : regrettable aussi que la note ne dise rien des « travailleurs isolés, » mais il n’en reste pas moins certain, ou très probable (et peut-