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les derniers champs de bataille de l’époque napoléonienne.

Le chef du parti rouge sera donc réduit à employer sa réserve générale comme un simple réservoir où l’on puise pour combler les vides ou renforcer la ligne de combat, et ses cuirassiers, quand il les lancera contre l’infanterie ennemie, subiront le sort de leurs devanciers à Waterloo.

A l’armée B (parti bleu), on croit l’ennemi très nombreux dans la forêt de Gatine ainsi qu’à Valençay, et l’on a reconnu qu’il occupe Veuil, Vicq et Jeu-Maloches.

Le chef du parti bleu décide, en conséquence, que l’action consistera, le 15 septembre, à rejeter les forces principales de l’adversaire vers le Nord.

L’ordre de l’armée B du 14 au soir, pour la journée du 15, fixe ensuite les emplacemens que les divisions et brigades devront occuper, le 15, à six heures et demie du matin, avant de marcher à l’ennemi. Le dispositif qui en résulte est, pour le moins, étrange. En première ligne, les 8e et 9e divisions déployées figurent un redan dont une branche fait face au Sud (8e division), l’autre, à l’Est (9e division). Un peu en arrière (Ouest) de l’extrémité gauche (Nord) de la 9e division, à Luçay-le-Mâle, est concentrée la 20e brigade, avec un groupe d’artillerie, ayant des avant-postes sur le plateau de Malakoff. En seconde ligne, sur un front de 12 kilomètres, débordant de 4 kilomètres environ les troupes de première ligne, sont disposées, en laissant entre elles des intervalles variables, une brigade de la 7e division et un groupe d’artillerie, à Ecueillé, l’autre brigade avec l’artillerie de corps, constituant la réserve générale, à Terre-Neuve ; la division coloniale déployée, la droite à Les Gallois, la gauche à le Bois-Perrault ; enfin le détachement Garbillet (19e brigade et un groupe d’artillerie) à Faverolles, avec avant-postes au Nord, à l’Est et au Sud. En outre, la 5e brigade de cavalerie relie le détachement Garbillet à la division coloniale, et la 4e brigade de cavalerie, partagée en deux fractions, surveille, avec l’une, l’intervalle compris entre les deux brigades de la 7e division d’infanterie, et, avec l’autre, l’intervalle qui sépare la réserve générale de la division coloniale.

Dans ce dispositif extraordinaire, la première ligne, composée de 5 brigades d’infanterie, occupe un front de 4 kilomètres, alors qu’à 6 kilomètres en arrière, la seconde ligne, également de 5 brigades d’infanterie avec, en plus, deux brigades de