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marche pour se rendre à leurs nouveaux cantonnemens, présentaient beaucoup de cohésion, et l’attitude des hommes témoignait en faveur de leur résistance à la fatigue, comme de leur esprit de discipline.

Journée du 18 septembre. — La veille, à neuf heures du matin, le chef du parti rouge avait pris connaissance d’une dépêche télégraphique émanant du général directeur, mais supposée écrite au Mans, le 17 à une heure du matin, par le général en chef des armées rouges, pour appeler l’armée A sur Vendôme afin de la faire coopérer à l’offensive générale fixée au 21 septembre.

La retraite de l’armée B, commencée le 17 à neuf heures du matin, et continuée jusqu’à la fin de la manœuvre de ce jour-là, indiquait bien au chef de l’armée A que l’ennemi réunissait ses forces au Nord de la Loire, et que les troupes du parti bleu devaient être vigoureusement poursuivies.

Le chef du parti rouge, dans son ordre du 17 au soir pour la journée du lendemain, prescrivit, en conséquence, des mesures susceptibles, de compromettre la retraite de l’adversaire en cherchant à le gagner de vitesse sur Tours par une marche extérieure à la plus occidentale de ses colonnes.

L’ordre organise, sans dire le mot, une avant-garde générale comprenant une division et les troupes non endivisionnées du 8e corps, plus les deux divisions du corps de cavalerie, et cette avant-garde refoulera directement l’ennemi vers le Nord, en même temps qu’elle couvrira la marche du gros de l’armée en deux colonnes, celle de gauche (9e corps), suivant la rive droite de l’Indre, celle de droite (une division du 8e corps) utilisant la route qui traverse la forêt de Loches dans sa plus grande largeur.

Cet ordre est très bon, mais il ne dit pas qui dirigera les trois divisions, dont deux de cavalerie, lancées à la poursuite de l’ennemi sur Nouans et Montrésor ; d’autre part, les chemins qu’il indique vaguement au 9e corps pour se porter de Villedomain à Vitray sont plus que médiocres.

L’ordre de l’armée B du 17 pour le 18 septembre débute ainsi :

« L’armée B continuera, demain 18, son mouvement vers le Nord-Ouest et gagnera la ligne du Cher. Le mouvement sera couvert par deux arrière-gardes, l’une vers Faverolles, l’autre au Nord de Nouans. Tous les autres élémens précédés de leurs convois se rendent directement à leur cantonnement. »