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suivre, le deuxième ou le troisième jour de la grande bataille, si les coffres étaient vides ! D’ailleurs cette mesure ne comblerait pas la lacune que nous avons signalée, l’insuffisance du canon a tir rapide actuel contre certains objectifs.

Ceci nous amène forcément à une troisième solution : augmenter l’artillerie en créant un nouveau canon, auxiliaire obligé du 75. On objectera la dépense ; mais le crédit à inscrire au budget portera uniquement sur la fabrication des pièces et des canons, car, quelque soit le mode employé pour l’augmentation de l’artillerie, il faudra toujours constituer l’approvisionnement des nouvelles bouches à feu, qu’elles soient d’un modèle ou d’un autre. La fabrication des voitures n’est pas la plus grosse dépense. Du reste ce ne serait là qu’une avance : certainement la nécessité d’un nouveau matériel se fera sentir bientôt. Notre matériel de 90 a duré vingt ans ; voici dix ans que le 75 est adopté et il eût dû l’être plus tôt sans les hésitations du début. Avant dix ans peut-être, les progrès industriels ou balistiques ne nous permettront plus de le maintenir dans nos armemens. Du reste la dépense de fabrication du matériel serait compensée, au moins en partie, par une économie : l’adoption du pom-pom n’entraînerait aucune modification aux effectifs actuels. L’idée étant admise, on peut la réaliser de deux manières. Maintenir la batterie de 4 pièces de 75 et y joindre une section de deux pom-poms. Ce procédé a l’avantage de ne modifier en rien les méthodes de tir appliquées si bien aujourd’hui par la plupart de nos capitaines. La section de pom-poms aurait, en effet, un rôle spécial et la batterie se suffirait à elle-même dans toutes circonstances. Un autre système consiste à créer des batteries entières de pom-poms. Alors le groupe se composerait de deux batteries à 6 canons de 75 ; la troisième batterie, après avoir passé son matériel de 75 aux deux autres, recevrait 6 pom-poms. Il n’y aurait aucune nécessité d’augmenter l’effectif du groupe, car la batterie de pom-poms pourrait se contenter d’un effectif réduit et verser son excédent aux batteries de 75 renforcées à 6 pièces.

L’adoption du canon automatique de petit calibre me semble la solution la meilleure au problème de l’artillerie ; elle se réaliserait très vite, car elle comporterait, pour ainsi dire, une seule étude, celle du projectile, et cette étude ne serait pas longue dans les conditions de l’industrie moderne. Du reste, des