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par les profondeurs souterraines grâce à l’existence des grandes géoclases. Et cette remarque est suffisante pour que nous soyons autorisés à supposer, que, dans des époques très reculées, le sol de ces régions, maintenant si tranquilles, devait être agité de convulsions souterraines.

D’ailleurs, rien de plus aisé que de rattacher les faits précédens à l’économie générale de notre planète, ce qui est la condition indispensable pour que la théorie générale des tremblemens de terre s’établisse sur des bases définitives.

Il faut convenir que la Terre n’est pas construite, au point de vue géographique, comme il eût paru simple et naturel qu’elle le fût. Notre tendance universelle est d’identifier le globe avec une sphère géométriquement définie et qui tourne régulièrement sur elle-même et autour du Soleil. Cela posé, si nous cherchions à préciser (la supposant inconnue) la disposition générale des détails géographiques, nous l’imaginerions parfaitement symétrique. Les deux pôles étant dans des situations parfaitement identiques par rapport au plan de l’équateur, nous devrions évidemment supposer, de part et d’autre de celui-ci, une distribution égale, soit des océans, soit des continens et une orientation régulière des chaînes de montagnes et des grandes vallées sous-marines. Or, tout le monde sait qu’il n’en est rien.

Il est facile de tracer sur le globe un grand cercle, d’ailleurs fortement incliné sur le plan de rotation, qui séparera deux hémisphères dont l’un est presque entièrement océanique pendant que l’autre renferme à peu près toutes les surfaces continentales. En outre, dans l’hémisphère des terres fermes, les portions exondées sont disposées d’une manière tout à fait imprévue : elles constituent deux gros paquets plus longs que larges, dont l’un correspond à l’Ancien Monde (Eurasie et Afrique) et l’autre aux Amériques. La grande longueur du premier bloc, approximativement S. W. -N. E. est grossièrement perpendiculaire à la grande longueur de l’autre qui va du N. W. au S. E.

Poussant plus loin nos investigations, nous reconnaissons que chacun des deux blocs est accidenté de chaînes de montagnes plus ou moins flexueuses et parfois même très contournées, mais qui, malgré tout, se dirigent en somme parallèlement à la grande longueur dont nous venons de parler. Un autre fait remarquable, étant données nos études antérieures, c’est que l’une de ces chaînes borde le littoral de l’un et l’autre des deux