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du côté des mers où se résoudront vraisemblablement les futurs conflits soulevés par les compétitions internationales. Le principal de notre effort ne doit plus porter désormais sur Toulon et sur Bizerte, mais sur Brest avec ses deux soutiens indispensables : Cherbourg et Rochefort.

C’est un changement de front qu’il nous faut accomplir, en nous conformant à des indications précises. Toute réorganisation partielle, toute amélioration de détail qui ne tiendrait pas compte de cette nécessité, serait vouée à un échec.


Post-scriptum. — Au moment où nous terminons l’exposé de notre thèse, nous apprenons que les bureaux du Ministère de la Marine ont élaboré un projet pour enlever, à Rochefort et à La Pallice, les flottilles de torpilleurs et de sous-marins qui s’y trouvent actuellement et qui ont pour mission de protéger tout le littoral du IVe arrondissement maritime, de la Loire à la Bidassoa. Ces flottilles seraient concentrées à Brest.

Ce projet soulève de nombreuses objections qu’il n’est pas dans notre dessein d’étudier en détail. Si nous avons tenu à le mentionner, c’est qu’il nous fournit une preuve évidente que, parmi les réorganisateurs de la marine, il en est encore trop qui ne veulent pas se rendre compte de la nécessité de posséder deux bases navales sur la même mer. Réunir à Brest toutes nos flottilles de l’Atlantique, ce serait dégarnir tout notre littoral du Sud de la Loire ; ce serait abandonner l’idée de donner à Brest la base de soutien qui lui est indispensable sur l’Océan ; ce serait méconnaître les principes les plus élémentaires de la stratégie navale.