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DANS LES BASSES-ALPES

« Sous le rapport de la population spécifique, c’est le dernier département de France et il diminue à chaque recensement. » Cette phrase banale, mais trop vraie, a été prononcée ou imprimée bien des fois au sujet des Basses-Alpes. Malgré cela ou peut-être à cause de cela, ce département sert souvent de thème ou d’exemple, à l’économiste, au statisticien, au démographe, comme de sujet d’étude au géologue, au forestier, au botaniste et à l’historien, car son passé est intéressant, et enfin son nom figure inévitablement dans les discours de l’orateur politique qui discute la question toujours posée, jamais résolue, de la vraie représentation parlementaire.

Le département des Basses-Alpes est situé presque à l’extrémité de la diagonale qui, partant de Dunkerque, effleurant Paris et Lyon, se termine à Nice. D’une part, le Nord avec les plaines immenses, fécondes, manufacturières, semées de grandes villes, sillonnées de voies ferrées ; d’autre part, les montagnes solitaires aux flancs stériles, les communes perdues. Roubaix, l’énorme chef-lieu de canton, peut s’opposer à Castellane, l’infime sous-préfecture ; l’arrondissement de Lille, avec ses 800 000 âmes, à celui de Barcelonnette, qui n’en a pas 14 000.

Le Nord, dont la superficie est exactement connue, occupe le premier rang après la Seine sous le rapport du chiffre de population absolue et relative, comme les Basses-Alpes sont reléguées au dernier en compagnie des Hautes-Alpes et de la Lozère. Pour conclure notre antithèse, observons que si le Nord-Ouest produit la houille noire meurtrière à exploiter et destinée