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de l’Italie dans une position analogue à celle du roi de Hollande, membre de la Confédération germanique, pour le Luxembourg.

L’empereur Napoléon réserve son adhésion à ces bases en disant qu’il faut qu’il y réfléchisse, et qu’il fera connaître incessamment sa décision à l’empereur François-Joseph. Celui-ci presse beaucoup l’empereur des Français de se décider, en lui disant ! Dites oui, et tout est terminé, finissons-en tout de suite. Au moment de se quitter encore, l’empereur Napoléon maintenant son désir de réfléchir avant une décision, l’empereur d’Autriche ajouta : Eh bien ! Sire, je vous prie de réfléchir dans mon sens, n’est-ce pas ?

L’empereur Napoléon semble demander conseil au roi de Sardaigne et à moi, mais je crois voir que son parti est pris en faveur de la paix. Le roi de Sardaigne ne fait aucun effort pour l’en dissuader ; il a même plutôt l’air satisfait. Je me permets de faire observer qu’au point où en sont les affaires, il faut, quel que soit le parti auquel s’arrête l’Empereur, une solution prompte et radicale ou la reprise de la guerre le 16 août, avec un renfort de troupes considérable de la part de la France et de l’Italie, avec un élan sérieux de la part de la révolution en Hongrie, avec des mesures pour mettre la France à l’abri d’une agression prussienne, ou l’acceptation des bases ci-dessus indiquées.

Le roi de Sardaigne dit à l’Empereur que, quelle que soit sa décision, il ne veut pas l’influencer, comprenant que l’intérêt de l’empire français doit le dominer avant tout, que dans tous les cas, il lui sera profondément reconnaissant de ce qu’il a fait pour la cause italienne, et qu’il peut compter sur sa fidélité dans toutes les circonstances.

Au bout d’une demi-heure de conversation assez vague, l’Empereur, se mettant à la table, dit : « Il faut cependant se décider. Je vais formuler par écrit le résumé de ce que l’empereur d’Autriche m’a proposé à Villafranca, ainsi que je l’ai compris.


« Entre Sa Majesté l’empereur d’Autriche et Sa Majesté l’empereur des Français il a été convenu ce qui suit :

« Les deux souverains favoriseront la création d’une confédération italienne.