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et, le 15 mars 1847, la Revue des Deux Mondes publiait le Médecin du village en faisant suivre cette jolie nouvelle des lignes que voici :

« On a lu ce touchant récit qui semble échappé à la plume de l’auteur d’Ourika. C’est la même sensibilité, la même finesse : oserons-nous ajouter que la tradition se continue sur d’autres points ? Ce n’est pas chose indifférente que le milieu où naissent les productions de l’esprit et, pour les deux écrivains, ce milieu est un peu le même. Certaines œuvres n’ont pu se produire que dans les régions supérieures où la distinction s’allie naturellement à l’élégance. Comme Ourika, le Médecin du village est une de celles-là. En sortant du château de Burcy encore tout ému, on se souvient involontairement d’une autre résidence[1], qui porte un nom illustre dans l’histoire, et où un homme d’État, dont la noble intelligence comprend toutes les supériorités, se plaît à réunir ce que les lettres et la politique comptent de plus éminent[2]. N’est-ce pas là que ces gracieuses pages ont dû être écrites ?…

« Il y a quatre ans nous signations dans un autre récit dû à même plume « cette fraîcheur tendre, cette fleur furtive du cœur » qu’on ne retrouve plus guère dans les écrits contemporains. Ce qui nous charme et ce qui nous rassure, en effet, dans ce concours apporté aux lettres par quelques plumes délicates, c’est l’attrait de rajeunissement qu’elles communiquent à des genres pour lesquels depuis longtemps le courant des suaves inspirations était tari. »

Cet article était signé du pseudonyme de F. de Lagenevais, qui cette fois ne cachait pas M. Labitte, puisqu’il était mort l’année d’avant.

Mme d’Arbouville fut si contrariée de se voir ainsi louée et

  1. Champlâtreux.
  2. M. Molé.