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concours sans proclamer l’égalité absolue des droits politiques entre tous les habitans de race blanche, campagnards ou citadins.

La Convention dut donc se réunir encore une fois, pour examiner ces amendemens, et quelques autres d’un moindre intérêt. Cette session complémentaire fut tenue à Blœmfontein, capitale de l’Orange. Ouverte le 3 mai, elle fut close le 11. Les demandes du Natal étaient agréées ; celles de la colonie du Cap en partie seulement. L’égalité des droits électoraux était maintenue dans son intégrité, la représentation proportionnelle abandonnée.

On atteignait la dernière étape. Les Parlemens des quatre colonies n’avaient plus qu’à accepter la Constitution ou à la rejeter. Le 2 juin, les Chambres du Transvaal et de l’Orange la votèrent à l’unanimité moins deux voix ; le 4 juin, celles de la colonie du Cap, à l’unanimité, moins une voix. Le Natal avait décidé de subordonner son adhésion au résultat d’un referendum populaire. Ainsi, son Parlement se précautionnait contre d’ultérieurs et injustes reproches. Du jour où il était devenu certain que l’abstention du Natal n’empêcherait pas l’union de se faire, il ne lui restait qu’à céder aux circonstances. Le referendum eut lieu le 10 juin et, malgré l’opposition du labour party (parti ouvrier), une très forte majorité se prononça en faveur de l’entrée de la quatrième colonie dans l’ « Union sud-africaine. »

La délégation chargée d’apporter à Londres le texte de la Constitution sud-africaine, pour être soumis à l’agrément du gouvernement et à la sanction du Parlement britanniques, avait instruction de n’accepter aucun changement qui affecterait l’économie générale du projet et de ne discuter que des points de détail ou des questions de forme. Elle ne rencontra pas de difficultés analogues à celles qui, en 1900, avaient retardé l’accomplissement de la Fédération australienne. Cependant, à la suite de conférences qui eurent lieu du 19 au 24 juillet, avec le comte de Crewe, ministre des Colonies, les délégués consentirent à quelques modifications d’une certaine importance. Elles consistaient principalement à réserver à l’autorité exécutive de l’Union les règlemens relatifs aux Asiatiques et aux naturels immigrés des protectorats, au lieu de les laisser à la discrétion des Conseils provinciaux, — et à établir, au sujet de l’extension éventuelle des pouvoirs de l’Union au-delà des quatre colonies, une distinction entre la Rhodesia, qui pourra dans l’avenir être « incorporée » à l’Union, et les Protectorats (Bechuanaland, Basutoland et Swaziland) qui