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programme le terme vague de « toutes autres questions connexes,  » qui devait assurer à la conversation internationale toute l’ampleur souhaitable. Le ministère français eut raison de placer à la tête de sa délégation celui-là même qui avait présidé au ministère des Travaux publics, à Paris, les très nombreuses séances de la Commission française interministérielle des voies d’accès au Simplon, M.  Charles Laurent. Les choses en sont devenues plus faciles.

Une première fois, la Conférence s’est réunie à Berne du 16 au 23 mars 1909. Elle a dû se séparer parce que la délégation française avait reçu le mandat et avait plaidé le droit de joindre aux problèmes débattus la question du Moutier-Granges, et que la délégation suisse et le Conseil fédéral ne se considéraient pas comme pouvant admettre cette adjonction. Mais les délégués ne se sont pas quittés sans être tombés d’accord sur de nombreux points discutés et sans avoir même noté les solutions possibles sous la forme de résolutions entièrement rédigées. Ceux qui ont lu les procès-verbaux inédits des séances de la première conférence, étaient convaincus que, de part et d’autre, les bonnes volontés étaient trop grandes pour qu’on ne finît pas par tomber d’accord. Après bien des retards dus à des causes très diverses, la seconde conférence que tant de Cassandres intéressées avaient vouée d’avance à l’insuccès s’est réunie du 1er  au 10 juin 1909, et elle est parvenue, plus tôt même qu’on ne le supposait, à une parfaite entente[1].

Une convention avait été signée en 1902 entre la Compagnie P. -L. -M.  et le Jura-Simplon pour fixer les conditions de la construction du Frasne-Vallorbe ; mais cette convention, soumise aux Chambres fédérales et approuvée par elles, n’avait jamais été ratifiée par le gouvernement français. De longs pourparlers, parfois assez aigres, rendaient la situation plus épineuse que si on s’était trouvé en face d’une question neuve. Rapiécer et raccommoder demande plus d’art, plus de souplesse et plus de science que tailler et coudre !

L’opinion publique et le gouvernement sentaient en France que, pour s’acheminer vers le tunnel romand, le Frasne-Vallorbe, — c’est-à-dire l’amélioration de la ligne actuelle

  1. Délégués de la France : MM.  Charles Laurent, Sergent, Mocquery, Fontaneilles, de Billy et R. Cosson. — Délégués de la Suisse : MM.  von Arx, Weissenbach, Colomb, Winckler, Stockmar et Pestalozzi.