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c’est-à-dire le XIXe de la Banque, celle-ci avait 464 succursales ou agences. Comme il existe dans l’Empire 571 kazas (districts où les centimes additionnels ou affectés à la Banque agricole sont perçus), il reste à établir 107 sièges. Le capital nominal s’élève à 9 millions et demi de livres, en augmentation, de 623 000 livres sur l’année précédente, par suite du versement à ce compte des centimes additionnels et des bénéfices réalisés. Mais 5 millions environ seulement sont disponibles : le reste a été prêté au Trésor, à certaines administrations, au chemin de fer du Hedjaz, ou consiste en créances sur les débiteurs des anciennes caisses d’utilité publique. Depuis l’origine, la Banque a fait des avances pour 12 millions de livres, réparties entre 1 582 424 agriculteurs. Elle a recouvré 7 millions et demi. Il est à souhaiter qu’elle cesse d’être mise à contribution par le Trésor. Le nouveau régime paraît décidé non seulement à ne plus détourner ses fonds, mais à lui rembourser peu à peu sa créance, ce qui lui permettra d’augmenter le chiffre de ses prêts et de développer les services qu’elle rend à l’agriculture.


VII. — CONCLUSION

La conclusion à tirer de cette étude est que le côté financier du problème ottoman n’est pas le plus ardu. Si la politique extérieure ne vient pas créer des complications qui nécessiteraient des dépenses imprévues considérables, on doit admettre que l’équilibre budgétaire pourra être établi d’ici à quelques années. Grâce au personnel administratif que forment les éducateurs français, l’inspection des finances s’organisera et rendra de grands services pour l’assiette des taxes et la rentrée des impôts. L’augmentation des droits de douane, qui sera vraisemblablement accordée par les grandes puissances, apportera un contingent de ressources appréciable. Il faut prévoir l’ouverture d’un budget extraordinaire pour les travaux publics, mais ceux-ci, bien dirigés, pourront être productifs, et justifieront des emprunts. La charge de la Dette actuelle n’est pas écrasante pour le pays et l’amortissement qui se pratique sur une large échelle ne tardera pas à la réduire d’une façon appréciable. Il y a là des élémens sérieux d’avenir, que les qualités de travail, d’honnêteté et d’endurance de la race peuvent aider à mettre en valeur.