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que les Français garderont la faculté de pêcher la baleine. MM. Bossière se sont réservé le droit de créer autant d’établissemens français qu’ils le voudraient pour le dépeçage de la baleine. D’ailleurs, aux termes du décret du 31 juillet 1893, la pêche restera libre pour les Français dans les eaux territoriales. Quant à la chasse du phoque, elle reste limitée à trois exploitations, qui sont autant de monopoles. Sans pénétrer plus avant dans le détail de ce contrat, retenons qu’il prévoit, l’éventualité d’une entreprise d’élevage.

Même mesure fut prise en ce qui concerne la deuxième convention. Il y est stipulé qu’un navire français de 400 tonneaux sera expédié en douane sous le nom de M. René Bossière et de Mme Faucon et placé sous le commandement de M. René Dasté, Mme Faucon fournissant seule les fonds nécessaires pour l’entreprise et se réservant la faculté de créer un établissement fixe. Les autres articles de cet arrangement sont, à quelques variantes près, les mêmes que ceux qui furent insérés dans les précédentes conventions.

Le 28 mars 1908, M. Milliès-Lacroix, ministre des Colonies, accusait réception à MM. Bossière de cette double communication, sans soulever, à ce propos, la moindre objection, et, le 13 juillet suivant, M. Messimy, rapporteur de la Commission chargée d’examiner le projet de loi fixant le budget général de l’exercice 1909 (ministère des Colonies), résuma ainsi la situation :

« Après n’avoir fait, en l’espace de quinze ans, que deux essais de commencement d’exploitation demeurés infructueux, M. Bossière vient d’organiser, avec des capitaux importans et avec le concours d’une Société norvégienne, l’envoi de plusieurs navires. L’île sera reconnue ; on prétend qu’elle réserve des surprises heureuses. On commencera la pêche de la baleine et la chasse au phoque ; peut-être tentera-t-on de créer des établissemens permanens pour l’utilisation des produits de la pêche et pour l’élevage du mouton. Un avenir prochain nous renseignera sur les résultats de cette intéressante tentative[1]. »

En même temps qu’ils préparaient, par l’élaboration de ces deux conventions, la pêche à la baleine et la chasse aux

  1. Journal Officiel, Documens parlementaires, Chambre : Annexe no 2027. (Session ordinaire, séance du 13 juillet 1908.)