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A TIRE-D'AILE.




Certes, parmi nos lecteurs, il s’en trouvera quelques-uns pour s’étonner du titre de cette courte étude. « A tire-d’aile » est une formule uniquement applicable à un oiseau qui vole en agitant ses ailes sans relâche. Or les appareils volans actuels ont bien des ailes, mais jamais ces ailes ne sont agitées. Que si, tout de même, après réflexion, n’en trouvant pas de mieux approprié, nous avons maintenu notre en-tête, c’est qu’il nous a paru nécessaire de faire précéder ce travail, où sont exposées à grands traits les règles qui doivent présider à l’éducation d’un futur aviateur et à ses vols, d’un aperçu des principales étapes de la véritable épopée dont l’aboutissement a rendu l’homme souverain maître dans un empire où, jusqu’alors, les grands rapaces seuls avaient fait la loi.

Peut-être, aussi, quelques-uns nous adresseront-ils le reproche de trop multiplier, dans cette Revue, nos articles sur l’Aviation. Nous répondrons en rappelant cette réflexion si juste d’un maître éminent, M. P. Painlevé, que « le Français, on peut le dire, est un aviateur-né, car le hasard seul ne saurait expliquer qu’avant d’être le berceau de l’Aviation, la France ait créé successivement la montgolfière, le sphérique et le dirigeable, » et que par conséquent tout ce qui concerne cette science si nouvelle ne peut qu’éveiller et exciter sa compréhensible, légitime et louable curiosité.