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348 REVUE DES DEUX 3I0NDES. sonne, moi qui suis condamné à voir toujours l’homme pro- sterné à mes pieds, et battant le sol du front... (Des officiers, des gardes, des hérauts d’armes, commencent à s’agiter, au roTid de la scène, et à se ranger en haie. On déploie les bannières. Les chefs crient des ordres.) PuiTs-DEs-Bois. — Rentrons! Il est temps, puisque vous voulez repasser votre discours... Surtout, Sire, n’y changez rien; je crains tant que vous vous trahissiez par quelques paroles imprudentes. L’Empereur. — Je le trouve trop banal, ce discours... depuis que je l’ai vue, Elle!... J’en improviserai un autre... PuiTs-DEs-Bois. — Oh! non, je vous en supplie! Vous pour- riez vous troubler, rester court, ou plutôt vous laisser entraîner plus qu’il ne serait raisonnable... L’Empereur. — Tu me prépareras une pipe d’opium, alors tout sera clair et facile pour mon esprit. PuiTS-DES-Bois. — Oh! vous aviez promis de renoncer à ce poison ! Vous savez pourtant qu’il a été le grand destructeur de vos énergies et de votre volonté! L’exaltation qu’il vous com- munique, vous savez bien de quel accablement il faut la payer après ! L’Empereur. — Viens, viens! Une bouffée seulement. Je te jure que ce sera la dernière. (Ils s’éloignent. Des appels de trompettes, des cris de commandement, tandis que le rideau se ferme.) FIN DU PREMIER TABLEAU