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L’ART DE LA CONTRE-RÉFORME

SES CARACTÈRES GÉNÉRAUX

I
ITALIE

Dans l’étude récente que j’ai consacrée ici à l’Ecole bolonaise[1], je n’ai traité qu’un des côtés de l’art de la Contre-Réforme. Pour mieux faire comprendre ce qui fut le fond même de cet art, j’avais choisi la peinture où, se. mble-t-il, sa pensée s’est exprimée avec le plus de clarté. Aujourd’hui, je voudrais revenir sur cette période, reprendre la question d’une façon plus générale et, après avoir montré pourquoi et comment cet art s’est formé en Italie, le suivre quand il pénétra en France, créant entre les deux pays la plus intime union artistique qui ait jamais existé entre eux.


Nous maintiendrons le nom de Contre-Réforme sous lequel cet art est ordinairement désigné ; ce nom est satisfaisant, sans être toutefois aussi significatif qu’on pourrait le désirer[2]. Il

  1. Voyez la Revue du 1er janvier 1910.
  2. Il faut remarquer que lorsque, au lieu de désigner un art uniquement par sa date ou par le nom du prince régnant, on cherche un mot pour en désigner la nature, on y a presque toujours échoué. Les noms de Gothique pour le Moyen âge, ou de Baroque et de Rococo pour l’âge moderne, que nous conservons encore, parce qu’ils sont commodes, étant consacrés, ne sont plus pour nous que des mots dépourvus de toute signification.