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cinquante-sept jours ; en 1907, elle n’était plus que de 732 francs à vingt-six jours de date. Sur 7 millions et demi d’effets escomptés à Paris par la Banque en 1907, elle avait presque la moitié, plus de 3 millions et demi, d’effets d’une valeur inférieure à 101 francs. Cette proportion s’est encore élevée en 1910 ; les effets inférieurs à 101 francs représentent 55 pour 100 du total, au lieu de 33 pour 100 en 1897 : ils sont admis jusqu’à un montant minimum de 5 francs. La Banque laisse en réalité aux autres sociétés le bénéfice des opérations qui portent sur la majeure partie de la matière escomptable, sur celle qui est le plus facilement négociable et qui présente les moindres risques : elle trouve d’ailleurs une garantie nécessaire dans les trois signatures, dont l’une peut être remplacée par des titres ou des warrants de marchandises.

La Banque s’est mise à la portée du public dans un nombre de localités qui dépasse de beaucoup ce à quoi elle s’était engagée vis-à-vis de l’État : elle a aujourd’hui plus de 500 succursales, bureaux auxiliaires et villes rattachées ; dans toutes ses succursales et bureaux, l’escompte se fait quotidiennement ; l’encaissement s’opère aussi tous les jours, même dans les villes rattachées. Pour favoriser dans la plus large mesure les intérêts agricoles, elle a réservé une place d’administrateur à leurs représentans dans toutes les succursales. Elle a admis l’escompte du portefeuille des caisses régionales de crédit agricole. Elle a porté de cinq à dix jours le délai pendant lequel les disponibilités des comptes courans provenant de l’escompte et de l’encaissement peuvent être virées gratuitement sur une autre place.

La Banque est donc toujours prête à accueillir le papier de tous ceux qui ont besoin de convertir en numéraire des promesses de payer à échéance plus ou moins lointaine. Nous avons vu que ce rôle est également rempli par d’autres organismes, dont plusieurs ont un capital supérieur à celui de la Banque[1]. Tout en se livrant d’ailleurs à de larges opérations d’escompte au moyen de leurs ressources propres, ces sociétés de crédit s’appuient, elles aussi, sur la Banque de France. Si en temps ordinaire elles ne lui remettent guère de papier, elles ne se font pas faute, dès que des circonstances graves se produisent, de recourir à son aide et de lui endosser une partie de

  1. La Société générale a un capital de 400 millions, le Crédit lyonnais en a un de 250 millions, tandis que celui de la Banque de France est de 182 500 000 francs.