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REVUE MUSICALE



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De quelques œuvres de Liszt. — Concerts Colonne : La Messe en , de Beethoven.


Le centenaire de la naissance de Liszt, en cette année 1911 où nous sommes, n’a pas encore été célébré. Peut-être, pour plus d’exactitude, a-t-on résolu d’attendre le mois d’octobre. Espérons qu’on ne le laissera point passer. Les œuvres (dont quelques chefs-d’œuvre) du maître offriraient largement de quoi former les programmes, et soutenir, et varier l’intérêt d’un « cycle » de concerts à la gloire du plus grand des pianistes, qu’on cesse — enfin — de regarder comme un médiocre compositeur. Les douze Poèmes symphoniques, la symphonie de Dante, celle de Faust, que M. Chevillard a de nouveau fait entendre ; quelques Psaumes ; l’oratorio Christus, dont la première partie, cet hiver aussi, fut mal comprise par le public du Conservatoire, ne l’ayant pas été mieux par les exécutans, voilà qui regarderait nos grandes « compagnies » dominicales. Un Édouard Risler, interprète élu de Liszt aussi bien que de Beethoven, se chargerait des œuvres pianistiques et ne plierait point sous le fardeau. Le public parisien n’ignore pas comment Risler joue, avec quelle puissance de lyrisme, les Rapsodies hongroises et la grande Polonaise, les Variations sur un thème de Bach, l’unique, mais admirable sonate, et les deux légendes des deux saints François, l’un prêchant aux oiseaux, l’autre qui marche sur les ondes. Quel concert, ou quel « récital » Risler ne saurait-il pas composer rien qu’avec les Années de pèlerinage ! Enfin l’exquise Mme Mysz-Gmeiner viendrait ou reviendrait peut-être nous chanter un soir encore la Loreley, Die drei Zigeuner, (Les trois Bohémiens) et quelques autres lieder aussi beaux. Et quand