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travaille à 1 000 mètres) ; le roc qui les encercle (reef) est tantôt du schiste ou du basalte, tantôt du grès ; leur section est circulaire ou ovale, leur diamètre très variable : le plus souvent, il est assez petit, de 10 à 15 mètres, mais alors, on ne les exploite pas ; celles qui sont exploitées ont de 100 à 300 mètres de diamètre. La mine Premier, à section ovale, possède des dimensions relativement colossales : 800 mètres de long, 400 mètres de large. On y pourrait mettre, sans la remplir, toutes les mines du groupe de Kimberley, ce qui, toutefois, ne veut pas dire qu’elle soit la plus riche du Cap, car les diamans qu’on en relire, trop souvent givreux, sont presque toujours très petits, ce qui abaisse de beaucoup, on en aura la preuve plus loin, le prix de vente du carat, prix qui, d’ailleurs, décroît rapidement, on le sait, avec le poids global de la gemme.

L’exploitation d’une cheminée consiste, après avoir percé la croûte calcaire dont il a été question tout à l’heure, croûte souvent assez mince, à extraire par tranches horizontales successives, depuis son affleurement jusqu’à sa plus extrême limite en profondeur, la colonne formée par le conglomérat diamantifère, ce qui exige des méthodes tout à fait différentes de celles que l’on emploie pour des alluvions, que l’on peut traiter par les procédés plus ou moins rudimentaires encore usités au Brésil et dans l’Inde, où l’on se contente de laver une ou plusieurs fois à grande eau le minerai, le sable fin qui reste étant ensuite trié à la main.

Cependant, à l’origine, c’est-à-dire en 1871, l’exploitation, à Kimberley même, de la mine. du même nom, s’est faite à peu près comme s’il s’agissait d’alluvions, c’est-à-dire à ciel ouvert, et par les moyens les plus simples. Seulement, on se passait d’eau, et J. Verne, dans l’Étoile du Sud, nous apprend comment on s’y prenait : le minerai, après avoir été broyé grossièrement avec de lourdes bûches, puis débarrassé des cailloux sans valeur, était passé à travers un tamis à mailles assez larges, que des nègres secouaient vigoureusement afin d’en séparer les pierres plus petites que l’on examinait avant de les jeter au rebut. Puis, la terre qui restait était criblée dans un tamis très serré, pour en séparer la poussière : on la triait alors à la main. Chaque mineur avait droit à un carré (daim), de 9m, 50 de côté, et pouvait, d’ailleurs. s’associer à d’autres, de sorte que certains claims se trouvaient partagés en seizièmes. Mais, la profondeur atteinte augmentant toujours, il ne fut bientôt plus possible d’accéder