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la production, amélioration qui s’accentua lorsque l’un des mineurs eut inventé la machine à laver, qui s’accentua encore, à partir de 1875, quand les premières machines à vapeur firent leur apparition, et, dès lors, actionnèrent les treuils, jusque-là virés à la main ou par des chevaux, quand, enfin, des câbles d’acier remplacèrent les câbles primitifs. Nouveaux progrès lorsque, vers 1882, l’eau du Vaal fut amenée, que le chemin de fer Kimberley-Capetown fut construit, et que des mines de houille furent découvertes dans la contrée. Malheureusement, à mesure qu’on pénétrait plus avant à l’intérieur des cheminées, et qu’on en retirait le reef schisteux, les éboulemens continuaient, de plus en plus graves. C’est alors, vers 1884 encore, que deux des compagnies qui exploitaient la mine, dont la De Beers limited, eurent l’idée, pour retirer le minerai enfoui sous les continuels éboulemens du reef, d’adopter, au moins, en partie, le système du travail souterrain, le seul système vraiment rationnel avec des mines de ce genre (système dont la Compagnie française de Kimberley avait la première donné l’exemple quelques années auparavant), et, à cet effet, les deux compagnies creusèrent, au milieu de leur concession, des puits solidement boisés.

Toutefois, l’existence de plusieurs compagnies pour l’exploitation du gisement offrait encore de sérieux inconvéniens : lorsque l’une d’elles travaillait son bloc de claims plus rapidement que ses voisines, les travaux les plus profonds mettaient en danger les autres, comme cela s’était déjà présenté lorsque la mine était divisée en claims indépendans. À chaque instant, le travail était arrêté soit par des éboulemens de minerai, soit par des éboulemens de reef encore plus désastreux, éboulemens correspondant à des millions de loads (le load vaut un demi-mètre cube environ). L’idée, pour mettre fin à ce désordre, de fusionner en une seule toutes les compagnies qui se partageaient la mine de Kimberley devait donc se présenter à l’esprit. Ce travail de fusion exigeait un homme. L’homme se trouva, Cecil Rhodes, auquel on doit attribuer l’entrée du diamant dans la sphère commerciale où il joue, aujourd’hui, un rôle si important.

Tout le monde, aujourd’hui, s’accorde à reconnaître que c’est à sa ténacité, à l’ampleur de ses conceptions financières qu’est due la fusion des mines de Kimberley et de tout le groupe, mines qui, jusqu’alors, en lutte commerciale ouverte, prêtes à sombrer faute d’entente, compromettaient, par leur