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d’abord parce que le fer est situé à une énorme profondeur au-dessous de la surface du globe et, ensuite, parce qu’il est très dense. Le refroidissement se faisant ainsi très lentement, de même que la diminution de pression, la formation de gros cristaux de carbone et, par conséquent, de gros diamans est alors possible ; quant au fer, après avoir abandonné son carbone, il forme des filons ou se combine avec les masses de scories dont il a été question à l’instant. En tout cas, conformément à ce que pensait Daubrée, « les parties internes de notre planète doivent, si les raisonnemens précédens correspondent à la réalité, receler en abondance la belle et mystérieuse gemme ; elles doivent en contenir autant que la moyenne des météorites étudiées jusqu’ici, 1 pour 100 environ, au lieu de 1/40 000 000, teneur moyenne du minerai de l’Afrique du Sud. Les cheminées de ce dernier pays, véritables regards pratiqués à travers la voûte terrestre et ouverts sur les régions profondes, qui, en peu d’années, en ont apporté tant de millions de cristaux, ne font, en somme, que nous faire entrevoir cette richesse, destinée sans doute à rester toujours, pour nous, à l’état latent. »

Ce que l’avenir fera de toutes ces hypothèses, de toutes ces théories, nul ne saurait le prévoir. Mais, quoi qu’il en advienne, nous pensons qu’on sera toujours reconnaissant à l’éminent chimiste, dont nous venons d’analyser brièvement, trop brièvement, les travaux, d’avoir eu assez de confiance en elles pour oser s’attaquer au redoutable problème de la fabrication du diamant et de l’avoir, presque résolu. Il nous a semblé utile, et il nous a été agréable de rendre hommage à un homme dont les recherches ont honoré la Science française, et qui, de tous les professeurs éminens qu’il nous a été donné d’écouter, nous a paru le plus éloquent, le plus entraînant, le plus précis et le plus clair.


III

C’est à partir des découvertes faites dans la Colonie du Cap que date réellement, on l’a vu, l’histoire industrielle et financière du diamant. Combien les mines de Golconde, de Raolconde, de Visapour en ont produit de carats, jusqu’au moment où la gemme fut découverte au Brésil, quelles étaient les sommes correspondantes, il est impossible de le savoir et la question n’offre, d’ailleurs, que peu d’intérêt. Quant au Brésil, les chiffres