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voyage après être allé à Londres ; où je me rendrai dès demain, ainsi que je l’ai télégraphié à Votre Majesté.

Au sujet de l’égalisation des Allemands et des Italiens dans chacun des deux États pour l’exercice des droits civils, le prince n’a fait aucune objection, et a accueilli volontiers notre demande. Il m’a parlé d’un traité que l’Allemagne avait avec la Suisse, touchant, je crois, les citoyens de Neuchâtel ; et il désirait que nous le prissions pour base de ce qui devrait être stipulé entre l’empire d’Allemagne et le royaume d’Italie.

Pour le traité éventuel d’alliance contre la France, le prince m’a dit qu’il allait prendre les ordres de l’Empereur. Pour le traité concernant l’exercice des droits civils, il désire que les choses se fassent au plus vite, et que, en conséquence, Votre Majesté en donne les pouvoirs au comte de Launay.

D’autres sujets de moindre importance ont encore été discutés entre nous, les 17 et 21 courant : mais je remets d’en parler pour ne pas étendre à l’excès les limites de cette lettre. J’en ferai une exposition spéciale à Votre Majesté à mon retour en Italie, dans l’audience que Votre Majesté daignera m’accorder.

Toujours aux ordres de Votre Majesté, je suis… etc.


27 septembre. — Avant de quitter Berlin, j’envoie le télégramme suivant :


À Sa Majesté l’empereur d’Allemagne à Baden-Baden.

Étant sur le point de dire adieu à l’Allemagne, j’éprouve le vif regret de n’avoir pas pu présenter en personne mes hommages à Votre Majesté, ainsi que l’obligation de remercier vivement Votre Majesté comme chef suprême de la grande nation, pour les témoignages de sympathie accordés à l’Italie par le noble peuple allemand.

Francesco Crispi.


Je pars de Berlin à 10 h. 45 du soir, de la station de Potsdam.