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cime sacrée du Foujiyama, des abords des temples de Bouddha, du sanctuaire d’Inari et autres sanctuaires villageois et rustiques, dont l’aspect rappelle ceux de notre Bretagne, on l’éprouvera en admirant les 24 planches en couleurs, d’après les aquarelles de M. Walter Tyndale. Le choix des sujets, la variété du sentiment et la merveilleuse intensité et justesse de coloris avec lesquelles il les a rendus sont d’un artiste. Tout lui est une occasion, au cours de ses promenades, de célébrer les formes et les couleurs. On ne peut se lasser de regarder ses peintures en écoutant ses captivans récits.

L’étude la plus instructive qu’on puisse faire de la Conquête de l’Algérie[1], de la longue et difficile expédition qui nous valut notre plus belle colonie, on la trouvera dans le récit animé où M. Jules Mazé, l’auteur de tant de livres excellens, fait revivre d’une façon saisissante nos soldats d’Afrique et leurs chefs dans ces expéditions incessantes et cette lutte chevaleresque où la valeur trouvait à toute minute à s’exercer contre ; d’intrépides adversaires. Ces soldats et ces chefs n’étaient-ils pas les descendans et les dignes émules des derniers combattans de la Campagne de Russie[2], des guerriers de la Grande Armée, de ceux qu’a immortalisés le récit de Ségur et dont le principal héros repose aux Invalides[3].

Dans Trente Siècles de guerre navale[4], l’imagination s’ajoute à la réalité et joue son rôle pour relier par la trame légère du roman les divers épisodes historiques que M. G. Clerc-Rampal évêque et résume d’après les témoignages les plus autorisés. C’est un véritable traité d’archéologie navale depuis la galère de Ramsès III jusqu’aux cuirassés, aux dreadnoughts et aux « Danton » d’aujourd’hui et même à ceux de demain.

Parmi les œuvres d’imagination qui sont entrées dans la circulation générale des œuvres de l’humanité et qui ne vieilliront point par cette bonne raison qu’elles sont trop vieilles et qu’elles tiennent à l’épopée, la jeune génération appréciera, dans cette Collection des Grandes œuvres les quelques scènes les plus fameuses tirées de l’Iliade[5], et traduites élégamment quoique fidèlement à son usage, puisqu’elle n’apprend plus le grec et qu’il n’y aura bientôt plus que les jeunes filles qui liront le latin. Une simple, solide et précise introduction de M, T. de Wyzewa les mettra au courant de l’œuvre d’Homère et de la question homérique et, par les vingt-quatre épisodes illustrés par Clément-Goutier, ils pourront juger de cette épopée

  1. Mame.
  2. Didot.
  3. Ch. Delagrave.
  4. Ch. Delagrage.
  5. Laurens.