Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 10.djvu/577

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
BISMARCK ET LA PAPAUTÉ
LA PAIX (1878-1889)

III[1]
LE RÉTABLISSEMENT DES RAPPORTS AVEC ROME — LA DEUXIÈME LOI RÉPARATRICE (1880-1882)


I

L’Etat prussien, s’appuyant sur la loi de juillet 1880, signifiait désormais aux évêques de Prusse : Vous continuez d’avoir, dans vos diocèses, deux catégories de prêtres. Il y a, d’une part, ceux que vous avez ordonnés depuis 1873, ou ceux que depuis cette date, sans l’agrément de l’Etat, vous vous êtes permis de nommer à des cures : je continue, de par la loi, à leur défendre tout ministère. Mais il en est d’autres, pourvus d’une cure antérieurement à 1873 : je ne les autorisais, jusqu’ici, qu’à exercer le sacerdoce dans leurs paroisses. Aujourd’hui, devenu généreux, je leur ouvre toutes les paroisses vacantes : s’ils ont le temps et la force, ils peuvent y porter les sacremens, y dire la messe, sans crainte de mes gendarmes. Ainsi les prêtres que les lois de Mai condamnaient au chômage ou acculaient à l’illégalité, continuaient d’avoir les mains liées ; mais les prêtres qui

  1. Voyez la Revue du 1er février et du 1er avril 1912.