Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/574

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avances seront remboursées par un grand emprunt de liquidation qui verra vraisemblablement le jour dans les premiers mois de 1913. L’un des objets de celui de 180 millions était de rembourser les obligations 6 pour 100 de 1802 et de procurer ainsi au budget une économie sérieuse, rendue possible par l’amélioration du crédit public.


III. — SERBIE

La Serbie est devenue autonome en 1830. A la suite du traité de Berlin qui, en 1818, la rendit indépendante de la Turquie, le prince se proclama roi. L’article 34 du traité portail que « les hautes parties contractantes reconnaissent l’indépendance de la principauté de Serbie. » L’article 35 spécifiait que : « En Serbie, la distinction des croyances religieuses et des confessions ne pourra être opposée à personne comme un motif d’exclusion ou d’incapacité en ce qui concerne la jouissance des droits civils et politiques, l’admission aux emplois publics, fonctions et honneurs, ou l’exercice des différentes professions et industries, dans quelque localité que ce soit. » L’article 42 ajoutait : « La Serbie devant supporter une partie de la dette ottomane pour les nouveaux territoires qui lui sont attribués, les représentans à Constantinople en détermineront le montant de concert avec la Sublime-Porte sur une base équitable. »

Des dispositions analogues sont insérées dans le traité en ce qui concerne la Bulgarie ; et le Monténégro.

La Serbie a une superficie de 4 830 000 hectares, un peu moins du dixième de la France. Pays agricole et pastoral, elle exporte des céréales, des prunes, des animaux de race porcine, ovine et bovine. Ses finances demeurèrent longtemps embarrassées. L’origine de l’organisation actuelle remonte à 1895, époque à laquelle le gouvernement, hors d’état dei faire face à tous ses engagemens, a constitué une administration des monopoles chargée de percevoir un certain nombre de revenus. Parmi les six membres élu Conseil, deux doivent être étrangers, l’un français, l’autre allemand. La loi dite d’unification a réduit de 5 à 4 pour 100 le coupon de deux emprunts antérieurs et dépossédé les porteurs du gage hypothécaire qui leur avait été consenti sur les chemins de fer, dont les revenus leur étaient spécialement affectés.