Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 7.djvu/440

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avec le développement de la réorganisation, la nécessité apparut de rendre uniformes, au point de vue légal, les travaux en cours dans quarante-six gouvernemens. Des spécimens de tous les documens nécessaires-, soit au point de vue technique, soit au point de vue juridique, furent donc établis, puis remis aux Commissions agraires ; on laissa cependant à celles-ci une latitude suffisante pour qu’elles pussent, dans la pratique, adapter leurs opérations aux conditions locales des divers gouvernemens.

Le cadre de cette étude ne nous permet pas d’entrer dans le détail de tous les travaux de réorganisation agraire, ni d’insister sur leur ordre d’exécution. Nous ne pouvons davantage parler plus longuement des difficultés qu’il faut parfois résoudre pour atteindre au but : la création de propriétés individuelles stables. Mentionnons toutefois qu’un service spécial de l’hydraulique a été constitué par la Direction générale de l’Organisation agraire et de l’Agriculture. Il est chargé : d’étudier l’alimentation en eau des terres du nadiel à répartir ; d’aménager les systèmes les plus simples d’irrigation, de dessèchement et d’alimentation d’eau ; enfin, d’effectuer les travaux hydrauliques compliqués ou importans qui ne peuvent être effectués sans le concours de spécialistes, les travaux plus simples étant exécutés par les propres moyens des Commissions agraires et par la population intéressée.

L’Etat ne se borne pas à fournir à la population rurale l’aide gratuite des Commissions, à lui procurer les services du personnel d’arpentage ou des agens de l’hydraulique. Le changement du mode d’exploitation et surtout le transfert des habitations est si difficile pour la majorité des paysans « que beaucoup d’entre eux, même les plus convaincus de (l’utilité de la réforme agraire, ne pourraient pas l’accomplir sans l’assistance matérielle de l’Etat. Cet appui leur est apporté. sous forme d’avances en espèces, et dans des cas exceptionnels sous forme de secours, pour élever sur les nouveaux emplacemens des maisons d’habitation et des dépendances, pour creuser des puits, pour planter des haies autour des champs, pour tracer des routes, en un mot pour agencer les nouvelles propriétés.

L’Etat fournit encore aux paysans, venant s’installer sur leurs lots, le bois qui leur est nécessaire pour les constructions à élever.