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parle que pour mémoire des dépôts de ballons libres et des parcs de ballons captifs.

Voici donc, en gros traits, quelle est l’organisation du nouveau service.

Tous ceux, — et je me fais gloire d’avoir été du nombre, — qui ont poussé à l’unification de notre aéronautique militaire, fondaient un grand espoir sur l’adoption de cette mesure. L’événement a-t-il justifié leurs prévisions ? On pourrait en douter, car depuis quelque temps on entend parler à mots couverts de la nécessité de modifier plus ou moins profondément l’état de choses actuel, et de donner l’autonomie à certains des tronçons qu’on a eu tant de peine à rassembler en 1910. Il faut vraiment que nous ayons en France la manie du changement pour songer à bouleverser, après un an d’existence, une organisation que tout le monde appelait naguère de tous ses vœux.

Que reproche-t-on, aujourd’hui, à l’Inspection permanente d’Aéronautique militaire ? Il est difficile de le savoir exactement, car les critiques les plus contradictoires ont été formulées contre elle. Tantôt, en effet, on l’accuse de gaspiller, pour la construction de dirigeables inutiles, l’argent qu’on pourrait employer beaucoup mieux à faire des aéroplanes ; tantôt, on l’accuse de trop négliger les dirigeables, et de laisser l’Allemagne ou l’Italie prendre le pas sur nous.

En ce qui concerne les aéroplanes, on lui reproche de ne pas avoir de modèle uniforme, de ne pas avoir pris parti pour les monoplaces ou les biplaces ; d’autres, au contraire, déplorent sa préférence systématique pour ce dernier type, préférence bien démontrée, d’après eux, par ce concours militaire de Reims, où l’on ne s’occupa que de ce qu’on pourrait appeler les poids lourds d’aviation. On l’accuse également de ne pas avoir suffisamment développé l’importance de notre aviation, tant au point de vue du nombre des appareils que de celui des pilotes.

Je ne parlerai pas des critiques secondaires, concernant les ballons captifs et les cerfs-volans.

Mais, à côté de ces reproches d’ordre technique, il y a une accusation plus grave que l’on formule, c’est que l’Inspection générale permanente d’Aéronautique militaire est complètement inféodée au Génie. Son chef sort, en effet, de cette arme, et il en est de même de la plupart des officiers et de tous les hommes de troupe qui y sont attachés. Quand on a créé ce