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En récapitulant ces divers élémens, nous trouvons :

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Milliards de francs.
1. Propriété particulière en meubles et immeubles 225
2. Sol et sous-sol Terrains urbains 62
Terrains ruraux 62
Mines appartenant à des particuliers. 6
3. Capitaux allemands à l’étranger 12
Valeurs étrangères possédées par des Allemands 25
4. Domaine de l’Empire et des Etats confédérés Chemins de fer 24
Mines et autres exploitations domaniales 6
Bâtimens publics. 12
5. Marchandises en cours de route, navires 5
6. Espèces métalliques 6
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On est surpris au premier abord par l’énormité de ce chiffre, double de celui que l’on s’était habitué à considérer comme représentant la fortune de l’Allemagne. A la réflexion, il se pourrait qu’il fût moins excessif qu’on ne serait tenté de le croire : la plus-value foncière a été particulièrement rapide et considérable chez nos voisins. Toutefois, là où M. Steinmann a probablement été trop loin, c’est dans l’évaluation de la propriété bâtie, considérée indépendamment du sol sur lequel elle a été édifiée, peut-être aussi dans celle des meubles, des terres agricoles et du portefeuille étranger. Même en admettant son chiffre pour celui-ci, nous constatons une différence avec notre pays dans les disponibilités allemandes, et avant tout dans celles qui sont représentées par les valeurs mobilières et le numéraire.

L’Allemagne, qui était jadis un marché important pour les fonds d’Etat, qui, à une certaine époque, fut, avec la Hollande et l’Angleterre, le principal banquier de la Russie, ne joue plus aujourd’hui qu’un rôle secondaire sur ce domaine, et cela pour plusieurs raisons : tout d’abord, la place de Francfort qui, jusqu’à l’annexion prussienne en 1866, était un centre financier de première grandeur, a vu, depuis lors, décliner le chiffre de ses affaires et la part qu’elle prenait aux grandes transactions internationales ; plusieurs des maisons séculaires qui étaient à la tête de la banque francfortoi.se et qui occupaient une situation prépondérante en Europe ont fermé leurs bureaux. Après 1870, Berlin parut un moment sur le point de devenir à son tour un