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deuxième année de service et tous libérables à la fin de l’année, représentent l’appoint annuel en sous-officiers que l’armée active passe aux réserves. Dix classes pareilles donneront 370 sous-officiers réservistes disponibles à la mobilisation. Ce nombre suffit aux besoins du régiment actif, du régiment de réserve jumeau et même du bataillon de dépôt auquel l’un et l’autre s’approvisionneraient.

Voilà donc convenablement assuré, dans toutes nos compagnies de guerre, le commandement de toutes nos demi-sections. Mais comment le sera celui des sections ? C’est ici la question de l’encadrement en officiers qui se pose, et d’abord, — pour sérier ce grave problème, — celle de l’encadrement des 2 363 compagnies entrant dans la nouvelle organisation.

Chacune d’elles devrait avoir en temps de paix deux lieutenans (ou sous-lieutenans) chefs de section ; mais cette condition n’est pas remplie, l’annuaire présentant des lacunes assez fortes parmi les officiers de cette catégorie. Ce phénomène n’est pas particulier à notre armée ; on l’observe à des degrés divers en Allemagne, en Russie et dans toutes les vieilles monarchies militaires ; mais, sans nous arrêter ici aux maux des autres, disons seulement quels sont les nôtres, d’où ils proviennent et s’il est facile ou non de les guérir.

De la différence entre les 5 510 lieutenans d’infanterie en service au 1er janvier 1912 et les 6 104 lieutenans prévus par la nouvelle loi ressort un déficit de 594 officiers. Cet incomplet s’élèverait jusqu’aux environs de 800, s’il était décompté par rapport aux états d’effectif de 1875 ; on voit donc que le rédacteur de la loi en avait une mûre connaissance et qu’il a travaillé à le réduire. Quant aux causes du fléchissement, celles qu’on peut dire prochaines remontent à trois années seulement ; mais il s’en faut qu’elles soient les seules, et l’on ne saurait les déduire toutes sans remonter assez loin dans le passé.

Il advint en 1909, lors de l’accroissement donné à l’artillerie, que 150 lieutenans d’infanterie passèrent dans le cadre élargi de l’arme-sœur. Depuis, on plaça dans la position hors-cadres les officiers d’infanterie nécessaires au Maroc. Les centres d’aviation en détournèrent quelques autres. Ces vides, non seulement ne furent pas comblés par voie de promotion, mais s’accrurent du fait des nominations au grade de capitaine. En 1908, pour 403 lieutenans promus à ce grade, on ne faisait