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BISMARCK ET L’ÉGLISE
LA PAIX

V[1]
LA PREMIERE RÉVISION DES LOIS DE MAI

LE SEPTENNAT

(1886-1887)


I

Bismarck allait, en moins de dix-huit mois, consentir une série de concessions, réputées satisfaisantes par la générosité de Léon XIII ; il allait se faire accuser par certaines notabilités de l’évangélisme prussien d’avoir « capitulé » devant Rome : expression trop forte, et qui est plutôt du domaine de la polémique que de celui de l’histoire. Mais dans ses concessions mêmes, Bismarck allait goûter la joie d’une revanche. On le déclarait battu, soit ; le Culturkampf avait échoué, c’était entendu. Mais avec quelque artifice, ses journaux et ses propres discours allaient parler à l’Allemagne d’un autre vaincu, Windthorst, réduit désormais à se taire, à approuver, d’un bulletin de vote docile et résigné, les volontés communes de Bismarck et de Léon XIII. Et comme Bismarck depuis quinze années en voulait beaucoup plus au Centre qu’à l’Église, comme il n’avait commencé de lutter contre l’Église que parce que Pie IX avait refusé de blâmer le Centre, il comptait souligner comme un succès

  1. Voyez la Revue du 15 octobre 1912.