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de débarquement de l’escadre, cela faisait une petite brigade, et il n’en fallait pas plus pour des coups de main adroitement combinés en vue de tenir en haleine, sur un littoral très étendu, un adversaire qui restait forcément indécis sur l’exacte valeur de la force que nous mettions en jeu.

Quelle différence, avouons-le, entre la manière dont les Anglais de 1812, et les Français de 1870 entendaient l’utilisation de la Marine ! Soyons assurés d’ailleurs qu’entre les deux méthodes, ce serait celle des Anglais que choisiraient les Allemands d’aujourd’hui, ces Allemands à qui nous avons laissé prendre sur mer une si formidable et si inquiétante avance !

Contre-Amiral D...


P.-S. — Pendant l’impression de cet article, Grecs et Turcs se sont rencontrés devant l’entrée des Dardanelles, les 17, 18 et 20 décembre. Chacune des deux flottes s’est considérée comme victorieuse, et il est difficile, pour le moment, de les départager. Il semble acquis, toutefois, que les deux bâtimens amiraux, Kaïreddin Barbarossa et Georgios Averoff ont été assez sérieusement éprouvés, le premier plus encore que le second.

Les Turcs étant toujours restés à la portée du feu des ouvrages extérieurs des Dardanelles, le Georgios Averoff n’a pu employer efficacement la tactique, tout indiquée pour lui, dont je parlais plus haut.

En tout cas, les Grecs doivent bien regretter aujourd’hui d’avoir laissé à la marine turque le temps de s’organiser, d’éprouver ses canons et ses pointeurs, de régler ses torpilles, d’affermir le cœur de ses équipages.


D...