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six escadrons, lui donne la charge entière de fournir la cavalerie divisionnaire à 2 ou 3 divisions d’infanterie et donne le reste de ce régiment, c’est-à-dire trois escadrons, au commandant de corps d’armée pour son service de sûreté.

Examinons les conséquences de ce système, d’abord sur les divisions de cavalerie, puis sur les régimens qui continuent à former la cavalerie de corps.

En prenant pour la cavalerie indépendante un régiment dans chaque corps d’armée, il n’était au pouvoir de personne de modifier d’un coup de baguette les emplacemens de ces régimens. Dans l’Est, les régimens de cavalerie occupent des garnisons assez rapprochées les unes des autres pour que le groupement des élémens de chaque division ne soit pas difficile ; mais, quand on a voulu endivisionner 1 régiment par corps d’armée dans l’Ouest, dans le Centre et dans le Midi, il a bien fallu prendre son parti d’une dissémination fantastique des élémens des nouvelles divisions. Il n’en pouvait être autrement, puisqu’on organisait l’endivisionnement de six régimens stationnés chacun par hypothèse sur le territoire d’un corps d’armée différent. C’est ainsi que pour deux des nouvelles divisions : la 9° et la 10°, on arrive aux répartitions suivantes : la 9e division, dont le quartier général est projeté à Tours, comprend les garnisons de Tours, Nantes, Rennes, Angers et Luçon. Son artillerie est à Poitiers. La 10e division, avec quartier général à Montauban, comprend les garnisons de Montauban, Toulouse, Libourne, Limoges, Carcassonne, Tarascon. Son artillerie est à Angoulême. La 7e division va de Saint-Germain à Vendôme. C’est assurément là une situation fâcheuse et il en résulte que le commandement de telles unités sera très difficile à exercer. On veut y remédier en réunissant le plus souvent possible les divisions dans des camps d’instruction et on a mille fois raison ; il n’en est pas moins vrai que, s’il était possible d’obtenir une dissémination moindre, tout le monde y applaudirait.

Mais cet inconvénient n’est rien à côté des conséquences de l’organisation nouvelle pour les vingt et un régimens qui vont rester dans les corps d’armée, c’est-à-dire pour le quart de la cavalerie française.

Ce n’est un mystère pour personne que, dans l’état actuel et malgré les efforts les plus ingénieux, la cavalerie de corps n’est pas toujours à la hauteur de la cavalerie endivisionnée. Cela