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la Croix-Rouge. S’il en fallait davantage, on les trouverait aisément, l’école de la rue Sidi-Ibrahim où on les forme n’ayant pas cessé de fonctionner et de recruter de nombreuses élèves. Depuis quelque temps, ils sont fréquentés par des musulmanes qu’on est parvenu à y attirer, et à qui on enseigne en théorie et en pratique les soins élémentaires à donner aux malades. L’empressement avec lequel elles se sont prêtées à cette tentative autorise les plus légitimes espérances, quant à la propagation de l’hygiène dans la population arabe.

Depuis la guerre, la section tunisienne de la Croix-Rouge a complété par la création d’ouvroirs son œuvre déjà si considérable. Dans ces ouvroirs, les dames de la société de Tunis viennent régulièrement travailler pour nos soldats ; les nombreux envois d’objets de pansement et de lingerie faits à Paris et à Bordeaux, à destination de nos blessés, prouvent que, dans ces réunions, on ne perd pas son temps et qu’on y justifie par un admirable labeur ce titre de Société de secours aux blessés militaires, qui est comme l’estampille de la Croix-Rouge.

A côté d’elle, l’Union des Femmes de France se multiplie aussi avec un dévouement et un zèle inlassables. Prête comme son illustre aînée et comme elle le fait elle-même dans la métropole à prodiguer ses soins aux blessés qui pourraient être envoyés en Tunisie, elle a ouvert de son côté des ouvroirs où, sous les formes les plus variées et les plus ingénieuses, ses membres s’appliquent à soulager les maux de la guerre. Nous savions déjà par de mémorables exemples de quoi la femme est capable au cours des grandes crises nationales. Mais il faut bien reconnaître que jamais autant que de nos jours et surtout depuis que l’institution de la Croix-Rouge, créée par des hommes, l’a appelée à la seconder, elle n’avait mis une plus fougueuse ardeur à parcourir le champ immense ouvert à son activité. Dans le souvenir que l’Histoire gardera de son dévouement, dont elle associera les témoignages à ceux qui nous sont donnés chaque jour de l’héroïsme de nos soldats, l’Union des Femmes de France, due à l’initiative de l’une d’elles, occupera une belle place. Ce qu’elle fait en Tunisie, ce qu’y font ses émules ne sera pas le moins attachant chapitre de cette histoire, qui confondra dans le même sentiment de gratitude cette autre œuvre dite Œuvre tunisienne de secours aux soldats, qu’on a vue se greffer sur les deux autres au lendemain de la déclaration de