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landes a reboisé en collaboration avec l’Etat danois plus de 48 000 hectares en moins de cinquante ans, dans des districts dont la population s’accroît aujourd’hui plus rapidement que celle des régions voisines[1].

Aussitôt après avoir institué sur le terrain pastoral ses expériences économiques sans précédent, l’Association pour l’aménagement des montagnes étendit ses études aux forêts de plaine, en donnant comme point de départ à la politique forestière la nécessité pour le sylviculteur de produire des gros bois vendables au lieu de menus bois invendables. La sylviculture doit en effet devenir une industrie productrice de la matière première appelée « bois, » de même que l’industrie houillère produit la matière première appelée « houille » et doit mettre sa production en harmonie avec la consommation.

Il fallait tout d’abord préparer l’application aux forêts particulières des procédés perfectionnés de la sylviculture et des capitaux appartenant aux possesseurs impérissables, ce qui n’était facile ni pour les uns ni pour les autres, étant donnée la situation où se trouvait alors la législation.

L’Administration des Eaux et forêts n’ayant aucune latitude pour intervenir dans la gestion des forêts privées et la plupart des possesseurs impérissables n’ayant pas alors capacité légale de posséder des immeubles, il était indispensable de supprimer d’abord ces obstacles, et tel fut le but des vœux du 12 mai 1905 qui viennent d’aboutir à la loi du 2 juillet 1913, « tendant à favoriser le reboisement et la conservation des forêts privées. » Grâce à cette loi, tous les propriétaires forestiers peuvent aujourd’hui confier leurs bois à la gestion éclairée du personnel des Eaux et Forêts, et diverses catégories de possesseurs impérissables, les Associations et les Caisses d’épargne, sont admises à comprendre dans leurs placemens l’achat de forêts ou de terrains à reboiser.

Il serait trop long d’énumérer ici tous les obstacles semés devant le reboisement, toutes les primes involontaires au déboisement qu’il reste encore à supprimer. Les mesures susceptibles d’aboutir à cette suppression sont des plus variées et mentionnées par la Commission des inondations, elles remplissent la page 516 du volume de ses Rapports et Documens publié en

  1. Ch. Dalgas. — Société cultivatrice des Landes, Aarhus, 1913.