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REVUES ÉTRANGÈRES

QUELQUES ÉCHANTILLONS RÉCENS
DE LA SCIENCE ALLEMANDE


Sherlock Holmes, Raffles, und ihre Vorbilder, etc., par Friedrich Depken, un vol. Heidelberg, 1914. — Muzio Clementi’s Leben, par Max Unger, 1 vol. Langensalza, 1914. — Mozart’s Iugendsymphonien, par Detlef Schultz, un vol. Leipzig, etc.


« Pour tirer de ces obscurs décombres un grand fait historique au moyen duquel on rectifie les traditions incertaines, il a fallu un étrange parti pris, ou plutôt ce manque de mesure dans l’induction qui nuit si souvent, en Allemagne, aux plus rares qualités de diligence et d’application. On repousse de solides témoignages et on y substitue de faibles hypothèses ; on récuse des textes satisfaisans et on accueille presque sans examen les combinaisons hasardées d’une archéologie complaisante. Du nouveau, voilà ce que l’on veut à tout prix ; et le nouveau, on l’obtient par l’exagération d’idées souvent justes. L’observation était bonne, mais on en tire de fausses conséquences. Loin de moi la pensée de nier ou d’atténuer les services que la science allemande a rendus à nos difficiles études ; mais, pour profiter réellement de ces services, il faut y regarder de très près, et y appliquer un grand esprit de discernement. Il faut surtout être bien décidé à ne tenir aucun compte des critiques hautaines d’hommes à système, qui vous traitent d’ignorant et d’arriéré, parce que vous n’admettez pas d’emblée la dernière nouveauté éclose du cerveau d’un jeune docteur. »

C’est ainsi qu’en 1877, dans la préface de ses Évangiles, Ernest