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LA DÉFENSE
DU
CANAL MARITIME ALLEMAND

On se rappelle peut-être qu’au cours du mois d’octobre, alors qu’ils voulaient frapper dans la région Nieuport-Dixmude les coups les plus violens, nos adversaires avaient dégarni de troupes les duchés de l’Elbe au profit de leurs armées de Belgique, la 4e et la 6e (duc de Wurtemberg et prince royal de Bavière). La 4e, notamment, aurait reçu le IXe corps de réserve et la division de fusiliers marins, peut-être aussi une ou deux brigades de landwehr de la IXe région de recrutement. Peu après, on apprenait qu’une sorte de milice ou de gendarmerie spéciale avait été créée dans le Slesvig, en vue de la protection du canal maritime et des voies ferrées importantes qui le traversent, soit aux deux extrémités, vers Brunsbüttel et Kiel-Holtenau, soit dans la région centrale, à Rendsburg, nœud de plusieurs lignes, et à Grünthal, où se trouve un pont métallique, très bol ouvrage d’art. Enfin, dans ces dernières semaines, il a été question à plusieurs reprises de l’envoi, ou de la formation, en Schleswig-Holstein, de nouvelles divisions de réserve et de la mise en état de défense de la rive Nord du canal Kaiser-Wilhelm.

Ainsi il semble bien qu’il se soit passé, en 1914, à peu près ce qui eut lieu en 1870, comme l’indique la relation historique si complète et en général si exacte, publiée par l’état-major allemand quelques années après la guerre. Je rappelle les faits.

Les troupes allemandes laissées à la garde du littoral et en particulier à celle des duchés de l’Elbe où l’on avait tout lieu