Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 26.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commerce européennes de la colonie, l’autre par les propriétaires fonciers payant une certaine somme d’impositions. Le territoire était divisé en trois districts, dans l’administration desquels on avait laissé une certaine part à l’élément indigène.

Il faut reconnaître que l’administration était bien comprise : on avait constitué une série de conseils, commissions, comités, soit des écoles, soit des impôts, soit de la puissance publique. On avait constitué des tribunaux, composés d’un magistrat de métier et de deux ou quatre assesseurs, pris parmi les négocians ou les employés de commerce. Les indigènes chinois étaient jugés d’après le droit chinois même ; certaines peines avaient été supprimées, mais on avait conservé la bastonnade.

Des mesures avaient été prises pour établir des relations aussi intimes que possible entre le nouveau protectorat et la province chinoise dans laquelle il était enclavé, le Chantoung. Le personnel officiel allemand avait eu soin de se mettre dans les bonnes grâces du gouverneur de la province, et avait employé pour cela le moyen qui pouvait le mieux réussir : il l’avait intéressé au succès des entreprises commerciales et industrielles tentées par les capitaux allemands, en lui remettant un nombre d’actions assez élevé de la Compagnie de chemins de fer qui se fondait. Pour favoriser les relations commerciales avec les indigènes, on avait eu soin d’obtenir du vice-roi l’autorisation d’organiser quelques écoles en dehors du territoire de protectorat, écoles où une partie de l’instruction devait être donnée en langue allemande. Ces écoles étaient sous l’autorité de l’Allemagne, en ce sens qu’elle nommait les maîtres allemands, tout au moins.


Nous avons parlé de chemins de fer, et le fait est que les Allemands, au moment même où ils se faisaient accorder le protectorat, obtenaient une concession de voies ferrées dans la région qu’ils avaient plus spécialement en vue, et qu’ils espéraient absorber par l’intermédiaire du port de Tsing-Tao. Il s’agissait d’une ligne ferrée d’un développement de 450 kilomètres qui joignait Tsing-Tao à Tsinan-Fou, en traversant d’abord tout le territoire du protectorat et de la zone neutralisée, pour passer à Ma-Tsi, puis à Tchang-Tien ; un embranchement devait être lancé sur des mines, des gisemens de charbon