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ville de Pochan, par exemple, est un véritable centre industriel, jouissant d’une réputation véritable dans le monde d’Extrême-Orient, abritant des fabriques de poteries, de verreries, qui se vendent au loin ; produisant également du vitriol vert, de l’oxyde de fer rouge, des émaux cloisonnés, etc. Telle autre vieille ville est, depuis un temps immémorial, un entrepôt pour la soie, la paille tressée, les huiles et les tourteaux, même les légumes divers, qui ont profité de la nouvelle ligne de communication pour s’exporter moins coûteusement. On ne s’imagine généralement pas tous les produits d’origine agricole, en particulier, que la Chine est susceptible de fournir aux consommateurs européens : aussi bien les arachides que les soies de porc, les cotons bruts, les cuirs, les nattes, les cheveux humains, les pongées, qui sont, il est vrai, de la matière première déjà transformée en tissus de soie indigènes, le suif et mille autres produits.

Les derniers rapports publiés par les Allemands, indiquaient l’état de choses très favorable qui régnait dans le territoire de Kiaou-Tchéou, en dépit de l’effet déprimant produit sur le commerce de toute la Chine par la période révolutionnaire que traverse depuis longtemps le pays. La population du territoire avait atteint 60 000 âmes, dont un très grand nombre étaient de riches marchands chinois ; le prix des maisons s’était accru de la façon la plus caractéristique, notamment dans le voisinage du grand port. Des mesures fort habiles avaient été prises pour la réglementation des contrats commerciaux, en vue de garantir l’intérêt des maisons de commerce étrangères ; les maisons de banque s’étaient multipliées à Tsing-Tao ; il était bien typique de voir une grande compagnie américaine de machines à coudre créer une série d’agences de placement de machines dans toute la province et en particulier dans la région de Tsing-Tao. De même la vente des automobiles s’était puissamment développée, au moins parmi les Européens qui faisaient de bonnes affaires. Le commerce du coton brut avait une telle importance que la chambre de commerce allemande de Tsing-Tao était sur le point d’installer tout un matériel, pour traiter ce coton et le mettre en balles comprimées en vue d’une exportation facile sur l’Europe. Une puissante compagnie s’était fondée pour l’exportation des œufs indigènes, notamment vers les États-Unis. La demande du bois, des étoffes de coton de