Japon ; puis les pays neufs de colonisation et d’immigration, à vastes territoires vacans et à production extensive, dont le Canada est le type ; enfin, les pays tropicaux à population et économie primitives, comme l’Afrique occidentale française. Le cours se terminait par l’étude des principales productions et de leur distribution géographique : viandes et substances alimentaires ; textiles ; combustibles minéraux el autres sources de force ; métaux usuels et précieux ; minéraux divers. Les considérations finales s’appliquaient au commerce, agent indispensable de la distribution, à la surface du globe, de ces produits, aux grandes voies de communication internationales qu’il emprunte, au marché mondial qui lui est ouvert.
On devine avec quelle sûreté Pierre Leroy-Beaulieu guidait ses élèves sur un terrain qu’il connaissait si bien. Fortement étayé sur des chiffres soigneusement établis, son enseignement s’élevait, sans effort, à des considérations générales, qu’il savait dégager de la base solide sur laquelle il s’appuyait. L’autorité du maître grandissait chaque année. Son cours se classait peu à peu parmi ceux que l’Ecole des Sciences politiques appelle fondamentaux et qui, depuis bientôt un demi-siècle, ont formé des générations successives d’étudians, dont beaucoup, devenus hommes, jouent un rôle considérable dans la vie politique ou administrative de leurs pays.
Pierre Leroy-Beaulieu siégea à la Chambre pendant deux législatures, de 1900 à 1914, comme député de l’Hérault. Il prit la parole quatre-vingt-deux fois, c’est-à-dire qu’il prononça chaque année une moyenne de dix discours, dont plusieurs, notamment ceux qu’on entendit à peu près régulièrement à l’occasion de la discussion générale du budget, méritent d’être conservés. Il ne se bornait pas, en effet, à discuter le détail des lois soumises au Parlement. Il s’efforçait d’élargir le débat ; il essayait de montrer, à des collègues, trop souvent enclins à ne voir que le petit côté des questions, la voie des réformes fécondes et durables.
La première fois qu’il monta à la tribune, le 20 juin 1906, ce fut pour défendre sa propre élection. Il le fit avec énergie et simplicité. Il n’eut pas de peine à démontrer l’inanité des