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avant tout, il a déjà signé une note où il ne laissait aucun doute sur son intention de le remplir jusqu’au bout. « Le gouvernement impérial allemand, y disait-il, ne doit pas attendre des États-Unis l’omission d’un seul mot, d’un seul acte qui serait nécessaire à l’accomplissement de son devoir sacré. » M. Bryan, lui aussi, avait signé cette note ; mais d’accord, sur les mots, ils ne l’était pas avec M. Wilson sur les choses ; l’un et l’autre comprenaient le devoir de manières différentes. M. Bryan aperçoit la guerre au bout de la note de M. Wilson. A-t-il tort ? A-t-il raison ? Cette conséquence est-elle inévitable ? Nous ne le saurons qu’après avoir lu le document. M. Bryan annonce qu’après cette publication, il fera lui-même une déclaration plus complète : nous saurons alors où est le dissentiment. M. Bryan se préoccupe de maintenir la paix : c’est une bonne intention, mais la guerre existe, elle ensanglante les mers comme la terre, et M. Wilson, au nom des principes du droit des gens, se préoccupe de garantir la vie des non-belligérans. L’objet qu’il se propose est le plus urgent et la thèse qu’il défend est à coup sûr la plus conforme au bien permanent de l’humanité.


FRANCIS CHARMES.

Le Directeur-Gérant,

FRANCIS CHARMES.